Smoldering embers [ft. Aleksis]

Je continue à faire ma petite vie depuis que j’ai rencontré cet homme aux yeux noirs, Noah. Je vais à la salle de sport, je fais régulièrement l’épreuve qamasa que je n’arrive toujours pas à passer, je dors, je mange, je me promène… Mon petit train-train habituel, quoi.
Néanmoins, contrairement à d’habitude, je pense à ce qui m’a été dit. Des gens qui disparaissent, des souvenirs qui ne correspondent pas à ce qu’on connaît donnant un conflit entre deux réalités, des gens avec des yeux noirs traités comme des parias… Je ne sais pas vraiment pas par où commencer. A chaque fois je tourne en rond en me posant toujours les mêmes questions qui n’ont qu’une seule et unique réponse : je ne sais pas. Je ne sais rien de tout ça. Habituellement j’aurais totalement occulté le problème pour simplement continuer ma petite vie, cherchant cette personne que je ne trouve jamais… mais là je ne parviens pas à me sortir ces questions de ma tête. A vrai dire, c’est comme si ça me hantait.

Ce matin, ça m’a tout simplement saoulé. Je me suis donc habillé, j’ai mangé, pris le temps d’aller à la salle de sport et de passer l’épreuve pour ma petite routine. Puis, mon déjeuner englouti, je suis allé au Centre d’informations dans l’espoir de trouver les fameuses archives, celles dont j’ai vaguement entendu parler une fois et qui est la seule piste que j’ai donnée à Noah. Puisqu’il semblait déterminé à trouver des réponses, peut-être même que je parviendrais à le trouver là-bas.
Je tourne un peu en rond, cherchant une porte que je n’ai pas l’habitude de voir car, d’habitude, je ne fais pas vraiment gaffe puisque je n’ai pas spécialement envie de venir ici. Manque de bol, rien. Du coup, la seule option qu’il me reste et qui me paraît logique, hormis les bureaux des uñjiri et ceux des irpiri, c’est la bibliothèque. Je m’y rend donc avant que quelqu’un ne vienne me demander ce que je fous. Puis, faisant mine de chercher un livre à lire, je cherche à nouveau une porte, quelque chose qui pourrait me mener aux archives.

Après un bon moment, je la trouve enfin, cette porte cachée. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle l’est bien plus que les lieux ne sont surveillés. Il se passe quelque chose ou est-ce toujours comme ça ? Qu’importe puisque cela arrange mes affaires. J’ouvre donc la porte doucement et je tombe nez à nez avec un Noah masqué à qui j’ai visiblement fait peur. Je lève un sourcil à sa question et je réponds platement en fermant la porte derrière moi :



Sans m’attarder sur le pas de la porte, ne lui laissant même pas le temps de protester, je m’avance dans la pièce froide, extrêmement remplie mais visiblement mal rangée, voire pas du tout organisée. Eh beh… Je ne pensais pas que le Centre d’informations puisse être aussi mal géré. Enfin, au moins personne ne se doutera de notre passage. Par contre, ce que je remarque assez rapidement c’est que l’espace entre les étagères n’est pas très large.



Ceci dit, je prend un premier dossier qui traîne et je le fouille négligemment, cherchant rapidement une information qui pourrait retenir mon attention avant d’y aller plus en détail, sinon de passer à un autre dossier.

Je ne compte de toute manière pas me plaindre. C’est ma décision, mon envie de savoir et, par la même occasion, lui donner l’aide qu’il m’a demandé lorsque nous nous sommes rencontrés. Cela m’emmerde d’avoir constamment les mêmes questions en tête sans pouvoir m’en détacher. Alors, je traite chaque document qui me tombe sous la main et regarde dans les cartons en restant dans les rayons.

Je vois du coin de l'œil mon partenaire de recherches prendre plusieurs cartons pour les poser sur des tables plus loin, sans doute pour avoir un meilleur espace de travail. Ce n’est pas une mauvaise idée en soi, néanmoins je préfère ne pas perdre de temps comme ça. Puis c’est plus chiant à ranger si jamais on peut encore éviter de se faire repérer. Je pense que les étagères sont assez étroites et remplies pour nous permettre de nous cacher si quelqu’un vient par ici. D’autant plus que, si cela vient à être le cas, nous n’aurons pas le temps de ranger quoi que ce soit. Puis, une fois caché, on attend que le nouveau venu tente de nous chercher pour le contourner en restant cachés par les étagères et on sort, ni vu, ni connu. Enfin… ça c’est si la personne est seule. Sinon, on va devoir ruser un peu plus, si possible. Nous verrons bien.

En attendant, je tombe sur un carton avec des documents un peu différents des autres. Des… listes ? Attends, il me semble avoir vu ce nom avant. Je prends un dossier qui traîne et je compare les noms. Une fois que j’ai la certitude que c’est bien cette personne qui est nommée, je passe en revue le dossier en lui-même. Je comprends alors ce qu’il en est. La question de Noah tombe à point nommé et, m’approchant de lui avec ma trouvaille, je lui réponds :



Je pose le dossier sur la table à côté de la feuille volante lisant des noms et des dates devant mon partenaire du moment, et je lui explique :  



Je lui montre une série de chiffres qui est précédée du mot “période” que je ne comprends pas, n’ayant pas la moindre notion du temps qui passe outre celui indiqué par le soleil qui se lève et se couche à un rythme régulier et des saisons qui passent.



Je lui offre un regard pour connaître un peu plus sa réaction vis-à-vis de mon idée et de ma question. Aura-t-il seulement la réponse ? Je l’espère, surtout si cela peut nous aider à trouver des réponses plus rapidement.
Faisant cela, je garde tout de même une oreille attentive pour ce qu’il se passe à l’entrée des archives pour qu’on ne soit pas trop pris par surprise.

Je vois Noah inscrire ce que je lui montre sur son avant-bras alors que je lui ai demandé ce que cette série de chiffres peut bien vouloir dire. Il me répond d’ailleurs ne pas être certain de leur signification, ce qui me fait froncer les sourcils. Je comprends qu’il ne souhaite sans doute pas me le dire sans en avoir la certitude, mais la curiosité se fait d’autant plus grande. Néanmoins, il ne me laisse pas le temps de protester, me demandant où j’ai fait ma trouvaille, espérant que nous puissions trouver d’autres documents liés à ceux-là et donc concrétiser un peu plus les informations que nous venons de trouver. Alors qu’il me pousse vers les étagères, je soupire avant d’avancer par moi-même. Puis, me glissant dans l’espace étroit, je lui précise :



Je cherche rapidement le fameux carton et, une fois que je retombe dessus, je commence à l’ouvrir en répondant à son interrogation concernant ma curiosité soudaine :



Je prends le dossier qu’il me met entre les mains et, cherchant les noms inscrits sur la liste, je continue sur ma lancée :



Tout en parlant je trouve deux dossiers de personnes notées sur la liste. Je les dépose sous la liste pour pouvoir continuer à avoir accès à cette dernière puis je continue ma recherche en plissant les yeux à cause de la faible luminosité. Étrangement, c’est comme si j’avais l’habitude de travailler dans ce genre de conditions. Et, en faisant ça, je me demande encore et toujours ce que sont ces chiffres. Je finis donc par demander à Noah, l’air de rien :



J’ai beau comprendre qu’il ne veuille pas m’en parler sans certitude, néanmoins je n’arrive pas du tout à m’en détacher. J’ai l’impression de les connaître et que c’est plutôt important. Puis, à deux, peut-être pourrions-nous avoir plus de certitudes que s’il garde pour lui. Nous sommes deux sur ce coup-là, il n’y a pas de raison qu’on fasse bande à part.