Les limites d'un homme || PV Victoria J. Donovan
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Fuites de plus en plus fréquentes
En compagnie de Victoria J. Donovan
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Combien de temps cela fait-il que je tente d’arranger la situation en plus de tout le travail que j’ai à faire ? Quand j’avais parlé avec Victoria l’autre jour, nous amenant au manque de gestion des irpiri sur certains plans, j’avais décidé de faire une réunion pour ajuster les comportements de tous. Pour travailler ça, j’ai dû mener une enquête minutieuse… qui n’est toujours pas terminée. A chaque fois que je creuse un peu plus un problème, je tombe sur un autre, et un autre. Il y en a toujours plus, comme s’il n’y avait jamais de fin. C’est épuisant. D’autant plus que les uñjiri ont également leur lots de problèmes.
J’ai déjà notifier pas mal de choses, comme le manque de communication générale, l’ingestion de la retraite yanapa puisque je dois régulièrement rattraper des fuyards qui sont en train de semer continuellement la zizanie parmi les llakisiña quand ils ne sont pas cloués au lit à cause de ce qui les ronge, les rondes qui sont délaissées pour faire des tâches moins importantes… Et cette fois, j’ai découvert deux ou trois points encore pires ! Non seulement la salle des archives est laissée ouverte, mais en plus les rapports ne sont pas réguliers. Entre les uñjiri qui négligent leur travail et les irpiri qui soit ne remplissent pas les dossiers médicaux régulièrement, soit ne suivent pas les llakisiña de manière régulière… C’est encore pire que je l’imaginais. Que nous arrivera-t-il à tous si jamais les secrets sont dévoilés ? Il va sans doute nous tenir comme responsables puisque nous avons failli à notre devoir. Je connais les conséquences et je n’ai pas vécu tout ce temps pour terminer comme ça !
Face à l’état déplorable des archives, je n’ai pas pu me résigner à partir pour continuer mon enquête. Pas cette fois alors que je m’en étais déjà rendu compte. Il me semble pourtant avoir demandé à ce que cela soit rangé, mais je ne suis pas certain du temps passé entre ma demande et ce jour, et comme la salle est ouverte à tous, il y a une possibilité que ce soit à cause d’un intrus. Quoi qu’il en soit, je suis resté pour faire du rangement et en profiter pour continuer mon enquête en profondeur. Je veux voir si cela fait longtemps que cela dure ou non.
J’y suis resté toute la nuit. J’ai sorti des cartons, feuilleté les dossiers, pris des notes, et ainsi de suite jusqu’à ce que je m’endorme, avachi sur une table, totalement éreinté. Je n’ai pas mangé entre-temps, ayant totalement oublié que j’en avais besoin. Je n’ai pas fait attention à mes quelques vertiges, mettant cela sur le compte d’une légère fatigue. Si seulement elle était aussi légère que je le voulais…
Je dors si profondément que je ne me rends pas compte que le matin se lève et les quelques personnes qui viennent pour prendre ou déposer négligemment des documents ne me remarquent pas. Ils sont bien trop pris dans leurs activités pour faire attention à une personne qui ne fait pas le moindre bruit dans un coin des archives.
Quand je me réveille, c’est seulement grâce à quelqu’un qui me secoue et qui m’appelle. Je me relève, passant une main sur mon visage, totalement ensommeillé :
Je prends un temps pour me rappeler où je suis et ce que je faisais. Puis, je me rends compte que je me suis endormi et, seulement à ce moment, que j’ai entendu mon nom être prononcé. Je regarde derrière moi et je découvre July qui me regarde. Elle est inquiète ? Je me frotte doucement les yeux de deux doigts de ma main que j’avais posée sur ma tête et je lui dis d’une voix fatiguée :
Oui, ce n’est que ça. Je n’ai qu’à me réveiller un peu et reprendre le tri de tous ces documents jusqu’à ce que vienne le soir. Je ne suis pas si faible. Il n’y a aucune raison de s’inquiéter.
J’ai déjà notifier pas mal de choses, comme le manque de communication générale, l’ingestion de la retraite yanapa puisque je dois régulièrement rattraper des fuyards qui sont en train de semer continuellement la zizanie parmi les llakisiña quand ils ne sont pas cloués au lit à cause de ce qui les ronge, les rondes qui sont délaissées pour faire des tâches moins importantes… Et cette fois, j’ai découvert deux ou trois points encore pires ! Non seulement la salle des archives est laissée ouverte, mais en plus les rapports ne sont pas réguliers. Entre les uñjiri qui négligent leur travail et les irpiri qui soit ne remplissent pas les dossiers médicaux régulièrement, soit ne suivent pas les llakisiña de manière régulière… C’est encore pire que je l’imaginais. Que nous arrivera-t-il à tous si jamais les secrets sont dévoilés ? Il va sans doute nous tenir comme responsables puisque nous avons failli à notre devoir. Je connais les conséquences et je n’ai pas vécu tout ce temps pour terminer comme ça !
Face à l’état déplorable des archives, je n’ai pas pu me résigner à partir pour continuer mon enquête. Pas cette fois alors que je m’en étais déjà rendu compte. Il me semble pourtant avoir demandé à ce que cela soit rangé, mais je ne suis pas certain du temps passé entre ma demande et ce jour, et comme la salle est ouverte à tous, il y a une possibilité que ce soit à cause d’un intrus. Quoi qu’il en soit, je suis resté pour faire du rangement et en profiter pour continuer mon enquête en profondeur. Je veux voir si cela fait longtemps que cela dure ou non.
J’y suis resté toute la nuit. J’ai sorti des cartons, feuilleté les dossiers, pris des notes, et ainsi de suite jusqu’à ce que je m’endorme, avachi sur une table, totalement éreinté. Je n’ai pas mangé entre-temps, ayant totalement oublié que j’en avais besoin. Je n’ai pas fait attention à mes quelques vertiges, mettant cela sur le compte d’une légère fatigue. Si seulement elle était aussi légère que je le voulais…
Je dors si profondément que je ne me rends pas compte que le matin se lève et les quelques personnes qui viennent pour prendre ou déposer négligemment des documents ne me remarquent pas. Ils sont bien trop pris dans leurs activités pour faire attention à une personne qui ne fait pas le moindre bruit dans un coin des archives.
Quand je me réveille, c’est seulement grâce à quelqu’un qui me secoue et qui m’appelle. Je me relève, passant une main sur mon visage, totalement ensommeillé :
Mmmh… ?
Je prends un temps pour me rappeler où je suis et ce que je faisais. Puis, je me rends compte que je me suis endormi et, seulement à ce moment, que j’ai entendu mon nom être prononcé. Je regarde derrière moi et je découvre July qui me regarde. Elle est inquiète ? Je me frotte doucement les yeux de deux doigts de ma main que j’avais posée sur ma tête et je lui dis d’une voix fatiguée :
Ah... ! July. T’en fais pas comme ça, c’est juste un peu de fatigue…
Oui, ce n’est que ça. Je n’ai qu’à me réveiller un peu et reprendre le tri de tous ces documents jusqu’à ce que vienne le soir. Je ne suis pas si faible. Il n’y a aucune raison de s’inquiéter.
@Ayden Heaven sur Ilaki
Les limites d'un homme
Moondust || Jaymes Young
Je n’avais pas vu Ayden depuis quelques jours et cela m’inquiétait. Où avait-il bien pu être passé ? Cela faisait plusieurs jours que je restais quasiment toutes mes matinées au café pour l’attendre, mais… Il n’était jamais venu. J’en avais d’ailleurs négligé mes patients. S’il le savait je le décevrais très certainement, mais ça, je ne lui dirais pas. Il n’avait pas à le savoir. Cela dit, je m’inquiétais réellement pour lui. J’avais demandé à ses collègues où il pourrait être, mais eux-mêmes ne le savaient pas. Alors une idée m’était venue en tête. La dernière fois, nous avions parlé des archives, il fallait bien l’avouer, en bordel. Mis à part le coin que j’utilisais. Après tout, je ne pouvais pas m’occuper de toutes les archives, je ne pourrai plus faire mon boulot d’irpiri sinon.
C’était donc d’un pas décidé que j’allais vers les archives, la clope entre les lèvres, aspirant sur celle-ci presque frénétiquement. Si je le trouvais là-bas… Je serais rassurée certes, mais aussi, très en colère après lui. Et Dieu sait qu’il m’en fallait pour m’énerver, mais… Je m’inquiétais surtout, et puis le fait qu’il occupe mes pensées de plus en plus ne m’aidait pas à avoir les esprits clairs. Mauvais pour un irpiri, MAIS je ne l’étais pas en séance, donc c’était l’essentiel, n’est-ce pas ? Arrivée au centre d’informations, je souriais aux autres irpiri et uñjuri et allais directement en direction de la salle des archives. Par chance, je le trouvais ENFIN. Mais là n’était pas tout. Il était entouré de dossiers. Avait-il passé ses journées et ses nuits ici depuis des jours et des jours ? Je lui tapotais l’épaule tandis que mon pied, lui, tapait le sol dans un petit claquement répétitif. J’avais croisé les bras et lorsqu’il se justifia, je pris un ton inquiet et à la fois énervé.
Fatigué ? Tu es au bord de l'épuisement mental et physique tellement tu en fais trop ! Écoute je veux bien que tu prennes ton boulot d’uñjuri à cœur. Mais là, c'est clairement trop ! Alors maintenant, tu vas m’écouter ! Tu m’accompagnes chez moi, tu vas te prendre une douche, je vais te faire à manger et tu vas DORMIR ! Ai-je bien été clair ?
J’avais évidemment mis l’accent sur le mot dormir, car il manquait de sommeil et risquait même de ne pas tenir debout. Il devait très certainement avoir faim s’il n’avait pas pris de pause depuis des jours entiers. Je me décidais donc à l’attraper par le bras doucement en attendant qu’il se relève.
@Ayden Heaven sur Ilaki
Fuites de plus en plus fréquentes
En compagnie de Victoria J. Donovan
En compagnie de Victoria J. Donovan
Oui, ce n’est que de la fatigue. Je ne vois pas trop ce que ça pourrait être d’autre. Néanmoins, ce n’est clairement pas l’avis de mon amie qui, quand je la regarde, semble énervée comme envers un enfant qui a fait une grosse bêtise. Ce qui va d’ailleurs avec l’intonation de sa voix alors qu’elle essaie de me faire comprendre que je suis épuisé et qu’il me faut plus de repos de manière immédiate.
Un petit rire d’à peine une seconde, plein d’ironie et manquant cruellement de joie, m’échappe alors qu’elle m’annonce que j’en fais trop. J’aimerais l’y voir, qu’elle comprenne à quel point nous sommes dans la merde et que je n’ai tout bonnement pas le temps de me reposer si je veux qu’il n’y ait plus jamais de P’akhita comme Noah. Ses paroles me hantent.
Voilà maintenant qu’elle m’ordonne de la suivre jusque chez elle pour prendre une douche, manger et dormir, insistant bien sur ce dernier point. Cette fois, je me tourne dans sa direction et, sur une intonation assez lourde, je lui demande tout en dégageant mon bras de sa prise sans brutalité ni douceur :
Je me retourne vers mes dossiers et mes notes avant de murmurer plus pour moi même que pour elle, mais en restant parfaitement audible malgré moi :
Est-ce seulement possible ? Si c’était le cas, le boss ne nous aurait-il pas déjà donné des astuces pour que nous puissions avoir une meilleure gestion ? Comment en sommes-nous arrivés là ? Il me faut faire encore plus d’efforts, au moins jusqu’à ce que tout rentre dans l’ordre.
Un petit rire d’à peine une seconde, plein d’ironie et manquant cruellement de joie, m’échappe alors qu’elle m’annonce que j’en fais trop. J’aimerais l’y voir, qu’elle comprenne à quel point nous sommes dans la merde et que je n’ai tout bonnement pas le temps de me reposer si je veux qu’il n’y ait plus jamais de P’akhita comme Noah. Ses paroles me hantent.
Voilà maintenant qu’elle m’ordonne de la suivre jusque chez elle pour prendre une douche, manger et dormir, insistant bien sur ce dernier point. Cette fois, je me tourne dans sa direction et, sur une intonation assez lourde, je lui demande tout en dégageant mon bras de sa prise sans brutalité ni douceur :
Et qui va s’occuper des patients qui comptent sur toi ? Nous manquons de bras et vu l’état du Centre, je ne peux pas me permettre de faire une pause aussi longue. L’enquête pour la réunion dont je t’ai parlé est bien plus conséquente que ce à quoi je m’attendais et plus je tarderais, plus il y aura à faire. Y’a qu’à regarder l’état de cette pièce qui, de base, a été laissée OUVERTE.
Je me retourne vers mes dossiers et mes notes avant de murmurer plus pour moi même que pour elle, mais en restant parfaitement audible malgré moi :
Il faut empêcher la transformation en P’akhita à tout prix. Je dois lui prouver qu’on ne fait pas “rien”...
Est-ce seulement possible ? Si c’était le cas, le boss ne nous aurait-il pas déjà donné des astuces pour que nous puissions avoir une meilleure gestion ? Comment en sommes-nous arrivés là ? Il me faut faire encore plus d’efforts, au moins jusqu’à ce que tout rentre dans l’ordre.
@Ayden Heaven sur Ilaki
Les limites d’un homme
Moondust || Jaymes Young
Je n’aimais pas le voir ainsi. Je savais qu’il était à bout. Cela se voyait même s’il le cachait. Comment faire pour lui faire comprendre que non ce n’était pas une simple petite fatigue mais un état d’épuisement généralisé. Je savais qu’il fallait être plus rigoureux pour éviter qu’il n’y ait d’autres P’akhita à Ilaki mais il ne pouvait pas faire tout, tout seul. Je voulais juste qu’il en prenne conscience mais son rire puis le fait de me faire lâcher prise me rendit tout simplement… Triste. Alors qu’il prenait la parole. Je ne dis rien et me contentais de l’écouter. J’osais bien croire que la réunion allait être quelque chose de dure à mettre en place à cause du laissé allé que prenait certains irpiri mais il pouvait lui aussi avoir du repos et se reposer sur ses collègues. Au moins le temps de faire une vraie nuit et un bon repas. Cependant lorsque je l’entendis parler à voix basse je me dis qu’il ne lâcherait pas l’affaire et que pour l’une des rares fois, j’échouais à ma tâche. Mon regard s’assombrit légèrement et mes épaules s’affaissèrent. Devais-je abandonner? Il était têtu. Je l’étais tout autant certes, mais là? Devais-je le laisser ainsi? Après quelques minutes je relevais le regard légèrement larmoyant bien que rien ne s’entende dans ma voix.
Va au moins au bar pour boire un café?
Notre bar où nous nous retrouvions toujours, comme une destinée. Je savais qu'il appréciait cet endroit alors au moins faire ça aujourd'hui? Et puis peut être qu'il reprendrait sa routine et y retournerait plusieurs fois par semaine comme souvent?
Au moins aujourd'hui...
@Ayden Heaven sur Ilaki
Fuites de plus en plus fréquentes
En compagnie de Victoria J. Donovan
En compagnie de Victoria J. Donovan
Ma résolution est là. Mon impératif également. Il ne faut pas que je lâche maintenant ! Pourtant, alors que je suis fasse à la paperasse que je traitais avant de m’endormir sur place, je n’arrive pas à faire quoi que ce soit. Même en ayant mes notes devant les yeux, impossible de les comprendre comme à mon habitude ou de savoir où j’en étais. J’ai du mal à me reprendre et à démarrer ma journée comme je le fais tous les matins alors que je suis rentré chez moi et que j’ai parlé d’autre chose avant.
C’est en m’en rendant compte que je comprends ce que veut me dire July. Pourtant, je n’arrive pas à lâcher prise. Même en sachant combien elle a raison, je n’arrive pas à me faire une raison. J’ai l’impression que si je laisse mon travail tel qu’il est maintenant, je n’arriverais jamais à la fin de tout ça. D’autant plus que je ne peux rien laisser aux autres, ne connaissant pas tous ceux qui se laissent aller. Il y a bien une uñjiri sur qui je pourrai peut-être m’appuyer, mais elle est partie pour mettre un terme à la vie d’un des nôtres qui a commencé à faire n’importe quoi, à mettre tout le monde en danger. Encore un de moins dans nos rangs et on est déjà si peu… Rien ne va !!
Mon amie me demande d’au moins aller boire un café, et je devine qu’elle veut parler du café dans lequel nous nous retrouvons maintenant tous les matins. Je ne me retourne pas, je ne réponds pas, écoutant même sa précision. Je sais que je l’inquiète. Je sais qu’elle a raison. Je sais qu’elle ne veut que mon bien. Et à cause de tout ça et du poids que je porte pour tous ceux qui travaillent pour le bien de Ilaki, pour le bien de tous les ilakiens, je craque. Tremblant, mes épaules tressautant au rythme des sanglots que je réprime le plus possible, serrant les dents et les lèvres, les yeux fermés, je pleure. Je pleure pour la première fois depuis longtemps. Je ne cherche même pas à m’en cacher, ne bougeant tout simplement pas de l’endroit où je suis, mouillant mes notes placées sur la table de manière désordonnée. Et, pour la première fois depuis bien longtemps, je pense à quel point j’en ai assez de la bêtise de tous ces jeunes qui pensent faire mieux que tout le monde alors qu’ils font en réalité une pelotée de conneries, comme laisser la porte des archives ouverte sans doute en pensant que cela rendra le travail de tout le monde plus simple. Un manque de jugeote que nous finirons par payer, donnant raison à Noah et décrédibilisant tout le travail qui a été fourni jusqu’à maintenant. Si ça continue, peut-être finirons-nous par tous disparaître. Cette idée me fait frémir d’horreur et m’a, jusqu’à maintenant, poussé à aller au-delà de mes limites pour rassembler toutes les preuves et tous les problèmes que nous avons actuellement pour mieux les régler.
Sans que mes larmes ne soient tarient, je marmonne doucement, les poings serrés à l’extrême :
Cette fois, un sanglot m’échapper et je pose une main entamée par mes ongles sur ma bouche pour les contenir à nouveau. Oh oui, je jure qu’ils vont comprendre ! Quel que soit le moyen que je devrais employer pour ça, je vais faire en sorte que tout le monde marche droit quitte à faire régner la terreur dans nos rangs !!
En vérité, je ne sais même plus ce que je devrais faire maintenant. C’est pourquoi, si July devait me proposer à nouveau d’aller chez elle pour me reposer, je ne me ferai pas prier. Sans aucun doute que je lui demanderai de m’aider à ranger tout le bordel devant moi pour que je puisse sécuriser mon enquête, mais elle ne fera plus face à un refus. Du moins, si elle ne se fâche pas à nouveau. Si jamais je viens à faire face à de la colère, je me mettrai encore sur la défensive parce que je suis moi-même trop énervé et, comme elle l’a si bien compris, épuisé pour que je puisse me tempérer.
C’est en m’en rendant compte que je comprends ce que veut me dire July. Pourtant, je n’arrive pas à lâcher prise. Même en sachant combien elle a raison, je n’arrive pas à me faire une raison. J’ai l’impression que si je laisse mon travail tel qu’il est maintenant, je n’arriverais jamais à la fin de tout ça. D’autant plus que je ne peux rien laisser aux autres, ne connaissant pas tous ceux qui se laissent aller. Il y a bien une uñjiri sur qui je pourrai peut-être m’appuyer, mais elle est partie pour mettre un terme à la vie d’un des nôtres qui a commencé à faire n’importe quoi, à mettre tout le monde en danger. Encore un de moins dans nos rangs et on est déjà si peu… Rien ne va !!
Mon amie me demande d’au moins aller boire un café, et je devine qu’elle veut parler du café dans lequel nous nous retrouvons maintenant tous les matins. Je ne me retourne pas, je ne réponds pas, écoutant même sa précision. Je sais que je l’inquiète. Je sais qu’elle a raison. Je sais qu’elle ne veut que mon bien. Et à cause de tout ça et du poids que je porte pour tous ceux qui travaillent pour le bien de Ilaki, pour le bien de tous les ilakiens, je craque. Tremblant, mes épaules tressautant au rythme des sanglots que je réprime le plus possible, serrant les dents et les lèvres, les yeux fermés, je pleure. Je pleure pour la première fois depuis longtemps. Je ne cherche même pas à m’en cacher, ne bougeant tout simplement pas de l’endroit où je suis, mouillant mes notes placées sur la table de manière désordonnée. Et, pour la première fois depuis bien longtemps, je pense à quel point j’en ai assez de la bêtise de tous ces jeunes qui pensent faire mieux que tout le monde alors qu’ils font en réalité une pelotée de conneries, comme laisser la porte des archives ouverte sans doute en pensant que cela rendra le travail de tout le monde plus simple. Un manque de jugeote que nous finirons par payer, donnant raison à Noah et décrédibilisant tout le travail qui a été fourni jusqu’à maintenant. Si ça continue, peut-être finirons-nous par tous disparaître. Cette idée me fait frémir d’horreur et m’a, jusqu’à maintenant, poussé à aller au-delà de mes limites pour rassembler toutes les preuves et tous les problèmes que nous avons actuellement pour mieux les régler.
Sans que mes larmes ne soient tarient, je marmonne doucement, les poings serrés à l’extrême :
Je jure que s’il le faut j’empêcherai tout le monde de dormir jusqu’à ce que tout soit réglé. Je jure que je leur ferai comprendre combien leurs conneries n’amènera qu’à la souffrance de tout le monde. Je jure…
Cette fois, un sanglot m’échapper et je pose une main entamée par mes ongles sur ma bouche pour les contenir à nouveau. Oh oui, je jure qu’ils vont comprendre ! Quel que soit le moyen que je devrais employer pour ça, je vais faire en sorte que tout le monde marche droit quitte à faire régner la terreur dans nos rangs !!
En vérité, je ne sais même plus ce que je devrais faire maintenant. C’est pourquoi, si July devait me proposer à nouveau d’aller chez elle pour me reposer, je ne me ferai pas prier. Sans aucun doute que je lui demanderai de m’aider à ranger tout le bordel devant moi pour que je puisse sécuriser mon enquête, mais elle ne fera plus face à un refus. Du moins, si elle ne se fâche pas à nouveau. Si jamais je viens à faire face à de la colère, je me mettrai encore sur la défensive parce que je suis moi-même trop énervé et, comme elle l’a si bien compris, épuisé pour que je puisse me tempérer.
@Ayden Heaven sur Ilaki